Un roman étrange et fascinant. Roman noir surréaliste. Dans le transept de la basilique de saint-Denis, où reposent les rois de France, on découvre sur l'un des tombeaux de marbre le corps affreusement mutilé d'une jeune fille, Claire de Sougnières, surveillante-stagiaire à la Maison de la Légion d'honneur. S'agit-il d'un crime, d'un accident, et quel est le sens, l'enseignement de cette mise en scène macabre au milieu des « gisants » ? Dans ce scandale qui trouble les « honnêtes gens ». quel rôle joue Mathias, un manoeuvre de dix-huit ans à la recherche d'une raison d'espérer? Ou le Dr Mainerbe, l'amant de Claire, qui a refusé une carrière mondaine pour soigner les enfants inadaptés? Ou Denis, un enfant autiste, protégé de Mainerbe, et gardien bénévole de la basilique ? L'enquête policière révèlera bien d'autres désordres (qui ne sont pas seulement ceux du coeur et de la chair) et aboutira à une sorte d'autopsie de notre société à travers l'analyse réaliste d'un milieu - la ville de Saint-Denis - voué à la misère physique et spirituelle.

"Quand j'ai fait la connaissance de Terry Lennox, il venait de glisser par la portière d'une Rolls décapotable, arrêtée devant l'une des boîtes les plus chics de Hollywood. - Voulez-vous que j'essaie de l'installer derrière ? criai-je à la fille qui se trouvait au volant... - Mille regrets, mais je suis déjà en retard. Ce n'est qu'un chien égaré. Tâchez de lui trouver une niche !".

Alexis Gruber ? Un homme de devoir qui élève pieusement ses six enfants et n'arrive jamais en retard à son travail. Un soir pourtant, cet époux modèle va étrangler de ses mains bien propres sa femme qui hurle et se débat.
La mère d'Isabelle ? Le portrait de sa fille. Calme, réservée, exemplaire. Seulement, la sage Isabelle se droguait en cachette et elle en est morte. Pour sa mère, c'est un assassinat. Et le coupable, cette femme si douce va l'écraser sans pitié.
Gérald Banidson ? Mais c'est le boulanger de Durham... Un garçon banal que rien ne distingue des autres, à part son regard triste, peut-être. Et le fait que certains soirs, il tue des jeunes femmes avec un bas Nylon.
Ces trois-là et tous les autres, nous pourrions les connaître. Parce que, bien souvent, les assassins sont parmi nous. Paisibles retraités ou jeunes femmes au regard clair, mères de famille dévouées ou employées sans histoires, ils se fondent doucement dans notre paysage quotidien.
Un jour pourtant, au terme d'une longue préméditation ou dans l'égarement d'un instant de folie, ils tuent. Et ces gens très ordinaires se métamorphosent soudain en terribles meurtriers.