» Article de 10.12.2016 » page 5

Loin de moi - Clément Rosset

« La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s'examine n'avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte. Il ne s'agit pas dans ce livre du problème de l'identité, sujet rebattu depuis l'Antiquité (et que j'ai moi-même souvent eu l'occasion d'aborder), mais du problème du sentiment de l'identité, sujet il est vrai également très rebattu, notamment depuis les analyses célèbres de David Hume. L'enquête à ce sujet mène à d'étranges considérations et paradoxes. Elle conduit aussi à s'interroger - et c'est là, comme toujours, le point qui me paraît le plus intéressant de tous -, au-delà de l'aveuglement où est l'individu quant à lui-même, sur la nature de l'irrésistible et déraisonnable aveuglement qui le porte à vivre. »



Le Philosophe et les sortilèges - Clément Rosset

« Le principal réconfort de ceux qui ne veulent pas du monde qui leur est présentement offert, mais ne se résolvent pas pour autant à l'abandonner par voie de suicide, consiste on le sait à annoncer soit sa prochaine et radicale modification, soit sa fin inéluctable et imminente : que tout change, ou que tout finisse. Ces deux options, que les prétextes les plus futiles ont toujours suffi à encourager malgré leurs évidente invraisemblance, ne sont naturellement opposées qu'en apparence. Espoir et désespoir font ici cause commune. S'ils divergent quant à la manière selon eux la plus plausible d'en finir, ils s'accordent sur ce point essentiel qu'aucune réalité ne saurait être soufferte telle quelle. Les idées de changement du monde et de fin du monde visent un même exorcisme du réel et jouent pour ce faire du même atout : du prestige fascinant et ambigu de ce qui n'est pas par rapport à ce qui est, de ce qui serait "autrement" par rapport à ce qui est ainsi, de ce qui serait "ailleurs" par rapport à ce qui est ici. Le sortilège attaché à ces notions négatives est de faire miroiter, au-delà de leur propre négativité, l'illusion d'une sorte de positivité fantomale : comme si le fait de signaler que quelque chose n'est ni ici ni ainsi suffisait à établir que ce quelque chose existe ou pourrait exister. La force invulnérable de la pensée de l'ailleurs et de l'autrement consiste paradoxalement en son impuissance à se définir elle-même : à préciser ce qu'elle désire et ce qu'elle veut. Si ce qui est ici et ainsi peut donner à redire, ce qui se recommande de l'ailleurs et de l'autrement n'offre en revanche guère de prise à une critique qui, n'ayant aucun objet précis à critiquer, fonctionne nécessairement à vide. C'est pourquoi un propos contestataire est toujours, et par définition, incontestable. Le privilège des notions négatives, qui désignent ce à quoi elle s'opposent mais ne précisent pas pour autant ce à quoi elles s'accorderaient, est de se soustraire à toute contestation : elles prospèrent à l'abri de leur propre vague. C'est aussi l'éternel privilège des charlatans. »



L'École du réel - Clément Rosset

« Ce livre est la réunion et la mise au point des textes que j'ai, depuis une trentaine d"années, consacrés à la question du réel et de ses doubles fantomatiques. Il développe ainsi un sujet unique, qu'on peut définir comme l'exposé d'une conception particulière de l'ontologie, du savoir de ce qui est comme l'indique l'étymologie du mot. Ma quête de ce que j'appelle le réel est très voisine de l'enquête sur l'être qui occupe les philosophes depuis les aurores de la philosophie. A cette différence près que presque tous les philosophes s'obstinent à marquer, tel naguère Heidegger, la différence entre l'être et la réalité commune, sensible et palpable alors que je m'efforce pour ma part d'affirmer leur identité. »



Le monde perdu - Clément Rosset

« Au fond, je n'ai eu que deux idées dans ma vie, celle du tragique et celle du double. Ce sont d'ailleurs ces deux idées que je n'ai cessé de répéter dans tous mes livres ». Écrits entre 2000 et 2008, sans ajouts, ni coupes ou suites possibles, les notes de rêves qui constituent Le monde perdu n'échappent pas à ce constat. Sa singularité est cependant brillante, davantage récit descriptif que dissertation philosophique, son caractère fantastique et cocasse nous livre un pan discret de la pensée vertigineuse de Clément Rosset.



Lettre sur les Chimpanzés - Clément Rosset

« Lors de sa première publication, en 1965, cette Lettre donna lieu à des réactions contradictoires et souvent cocasses. Certains esprits crédules, n'ayant pas flairé la supercherie, pensèrent que je prenais sérieusement le parti, au sens politique du mot, de nos amis singes. D'autres, tout aussi peu perspicaces, y décelèrent des intentions de vilaine nature et me félicitèrent de prendre la défense de valeurs occidentales menacées, selon eux, par l'influence grandissante des populations de couleur. Il ne s'agissait pour moi que de me distraire aux dépens d'un certain nombre de catéchismes bêtifiants qui faisaient autorité dans l'intelligentsia française de l'époque. Il me semble - et c'est pourquoi je me décide à republier cet écrit - que ces catéchismes n'ont pas cessé d'être d'actualité »


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