Ne reste que des cendres. Des cendres chaudes, brûlantes, des poussières incandescentes au goût âcre : les vestiges des feux allumés par
toute une génération qui croyait pouvoir enrayer le mécanisme infernal des dictatures militaires et des fanatismes.
Une génération de révolutionnaires, de militants, parmi lesquels la flamboyante Ülkü. Personnage obsédant, amoureuse éperdue, elle traverse la
tête haute et le cœur battant les tourmentes politiques et sociales qui ont secoué la Turquie depuis les années 70. Elle qui a vécu dans sa chair
la torture et les deuils ; dans son cœur : la passion, la fascination et la lâcheté des hommes.
Des cendres de cet engagement des plus contemporains, Oya Baydar fait renaître les cris, les passions, les espoirs de son peuple, de ces
militants du monde entier qui, de Paris à Istanbul en passant par Moscou et Leipzig, ont comme elle connu la lutte, l'exil et le désenchantement.