Durant les premiers siècles de son histoire, le christianisme fut sans image. Il a ensuite accepté progressivement l'existence d'un art sacré
figuratif, non sans traverser une grave " Querelle des images ". Celle-ci verra s'affronter durant un siècle et demi partisans et adversaires des
images, ces derniers étant nombreux dans l'Église, y compris parmi les évêques et dans les milieux monastiques. L'Orient byzantin finira par
reconnaître la légitimité des icônes, en particulier au concile de Nicée II (787) et lors du Triomphe de l'orthodoxie (843). Mais cela n'a pu se faire
qu'au prix d'une réduction de la Controverse iconoclaste à une série de troubles sans portée intellectuelle. Ce livre rétablit la vérité. Il démontre
que l'enjeu du débat fut théologique. Il s'agissait de savoir si l'existence d'icônes respectait les décisions du concile de Chalcédoine (451)
concernant l'union des deux natures divine et humaine en Jésus-Christ. Unissant les méthodes respectives de l'histoire et de la théologie,
Emanuela Fogliadini analyse la Crise iconoclaste à la lumière du concile de Hieria (754) et établit de manière convaincante que ceux qui
contestaient la légitimité des images ont paradoxalement beaucoup contribué à la naissance d'une véritable théologie de l'icône. Préface de
François Boespflug Emanuela Fogliadini enseigne l'histoire et la théologie byzantine orthodoxe à la Faculté de théologie de Milan. Docteur en
théologie et en histoire, elle a publié une trilogie sur l'essor des icônes, la théologie des iconoclastes et sur le concile Nicée II, et depuis
plusieurs essais dont l'un d'eux porte sur la parole et l'image. Avec François Boespflug, elle a cosigné Ressuscité. La Résurrection du Christ
dans l'art. Orient-Occident (Mame, 2016) et Dieu entre Orient et Occident. Le conflit des images. Mythes et réalités (Bayard, 2017).