Durant ce XVIIe siècle, les structures et les principes politiques monarchiques ne se transforment pas, mais évoluent vers une pratique
autoritaire du gouvernement (l'absolutisme), qui s'appuie sur un contrôle renforcé de la société, grâce aux élites sociales et au clergé. Un tel
encadrement (religieux, moral et policier) des populations marque tous les aspects de la condition humaine. Les institutions garantissent cet
ordre social que la monarchie a pour mission de maintenir. L'État ne change pas de nature, il se transforme par une montée en puissance de
l'administration. Mais cette présence accrue de l'État et de l'administration, avec l'augmentation des charges financières, suppose l'adhésion de
la société. Pour contrer de nombreuses résistances (Fronde, révoltes antifiscales...), la monarchie a besoin de se faire craindre, d'où une
"exaltation" de la figure royale contribuant à la sacralisation de l'État qui utilise, pour asseoir sa puissance, des méthodes brutales et violentes :
enlèvements, procès politiques, emprisonnements arbitraires sous couvert de raison d'État. La réussite sociale passe donc par le service du
roi, à la guerre, à la Cour, dans l'Église et dans l'administration. Mais la monarchie française n'est pas pour autant une monarchie totalitaire car
le monarque reste redevable de son pouvoir à Dieu, et doit se plier aux lois divines définies par l'Église : il doit assurer le bonheur de ses sujets.
Ce siècle est donc un siècle difficile, marqué par des guerres et des tentatives d'expansion coloniale. En 1700, tout peut encore arriver !