Pour des millions de lecteurs, elle incarne le Moyen Age. Régine Pernoud est pourtant une femme bien de notre temps.
Elle est née en 1909, et ce livre de souvenirs est une traversée du siècle, passionnée, enthousiaste. L'enfance à Marseille, dans une rue populaire à la Pagnol, au milieu de cinq frères et sœurs. Les spahis reviennent du front, les premiers émigrés russes arrivent en France. Pour partir en vacances, on monte dans la diligence. Dans le Paris des années 1930, c'est l'effervescence; la maison où s'est installée la famille est pleine d'amis, tous écrivains ou artistes, dont plusieurs vont devenir célèbres. Puis viennent la guerre et les routes de l'exode. Après guerre, ce sont les premiers livres, les premières expositions, les premiers succès, les invitations aux Etats-Unis, en Urss ou au Japon.
Régine Pernoud raconte le monde des archives et des musées, décrit le métier d'historienne. Elle nous fait rencontrer Matisse, Cendrars, Malraux. Elle compare la peinture abstraite, l'art des Indiens d'Amérique, aux fresques romanes. La clé de son œuvre est là. Elle ne s'est pas enfermée dans l'étude du Moyen Age, elle y a trouvé une raison supplémentaire d'aimer le monde d'aujourd'hui. Son livre est allègre et tonique.