Extraites du volumineux journal de celui qui partagea la vie de Virginia Woolf de 1912 à 1941, les pages de ce livre jettent une lumière inédite autant que passionnante sur la personnalité de cette immense figure de la littérature anglaise du XXe siècle. Esprit fort et lucide, Leonard diagnostiqua très tôt la psychose maniaco-dépressive de son épouse et les pulsions suicidaires qui s'ensuivirent. « Sans lui, a dit son neveu Cecil Woolf, Virginia n'aurait pas vécu assez longtemps pour écrire ses chefs d'œuvre. » Les révélations de Leonard Woolf sur les instants de vie douloureux partagés avec Virginia dont il évoque la violence, l'anorexie comme les basculements vers la folie font de ce livre un texte essentiel pour tous les admirateurs de Virginia.
Juif athée assumé, Leonard Woolf (1880-1969) est l'auteur d'une œuvre substantielle. Outre les 5 volumes de son Journal, on lui doit notamment le roman Le village dans la jungle, œuvre anticolonialiste, et quantité d'essais où il se révèle comme un grand penseur politique (il fut secrétaire du parti travailliste). Co-fondateur avec notamment Roger Fry, Duncan et Vanessa Bell, E. M. Forster, Lytton Strachey, John Maynard Keynes et Virginia du mouvement d'avant-garde Bloomsbury, il devait créer en 1917 la maison d'édition The Hogarth Press dont il assura la direction jusqu'à sa mort. Il y fit paraître tous les livres de son épouse.