Ces grondements, ces sifflements, ces explosions sourdes, ces déflagrations sèches, ce sont des milliers d'obus de tous calibres, une gigantesque préparation d'artillerie qui pilonne et écrase le camp retranché de Diên Biên Phu. Sur la position « Dominique », le légionnaire Fettori, le radio de la section de mortiers, est anéanti. Il récite, comme une litanie funèbre, le nom des copains morts, Runde, Schoch, Pfennig- La bataille vient de commencer. Elle va durer cinquante-quatre jours. Cinquante-quatre jours de fureur et de bruit, d'angoisse et de sang, éclairés, de temps à autre, par d'extraordinaires élans de fraternité.