1914 : face à la surpuissance allemande, la France dépourvue d'artillerie lourde ne peut opposer que le sacrifice de ses fantassins pour tenter de stopper l'ennemi. Ils seront 250 000 Poilus à périr durant les premiers mois d'une guerre qui mobilisera au total 65 millions d'hommes dont 9 millions mourront au combat. Non, le Poilu n'est pas toujours un combattant enterré au fond de sa tranchée. Il en sort pour se faire tuer dans de très nombreuses offensives. Durant les batailles de 1914, il n'y a pas de tranchées. L'année 1915 sera ponctuée par 100 jours d'offensives sur 365. En 1916 à Verdun, les tranchées sont inexistantes, de même que pendant les combats de l'année 1918. Ces quatre années changent radicalement l'image du combattant. Le Poilu de 1914 et celui de 1918 ne mènent plus le même combat. En 1914, il monte au front avec l'illusion d'une victoire rapide. En 1917, il sait qu'il va à la mort ; en 1918, équipé de grenades, appuyé par des chars et des avions, il s'agit déjà du combattant de 1940. Dans les deux cas, la France est presque seule et, en 1914 comme en 1940, ces hommes seront à l'avant-garde de ces terribles affrontements. Pierre Miquel met en lumière, pour la collection Terre Humaine, le sens sacrificiel de ces carnages.