Ceux de Ker-Askol raconte le destin tragique d'une jeune Bretonne, Maï-Yann, au début du XXe siècle. Encore enfant, elle est séparée de sa soeur Jabel (cf. Les Filles de Roz-Kelenn), et conduite dans un couvent de Haute-Savoie, en vue d'y prononcer un jour des voeux définitifs. A l'âge du noviciat, elle découvre les plaisirs charnels dans les bras d'un homme qui abuse de sa naïveté. Pour faire taire le scandale, les religieuses la renvoient en Bretagne, dans un hameau perdu, et scellent sa vie à celle d'un vieux garçon, mi-paysan, mi-bedeau. Mais cette autre âme en peine porte aussi un lourd secret. Ténénan Yvinou n'est pas le mari que Maï-Yann espérait. Dans les terres isolées de Ker-Askol, marquées par les saisons et le travail de la terre, un petit Martial va grandir « comme une bête sauvage, dans l'innocence de ses origines et dans l'ignorance de la folie de sa mère... ».
Hervé Jaouen dépeint un monde en vase clos, où la religion exerce son emprise sur les esprits simples. Il ressuscite le passé, pas si lointain, d'un couple frappé de malédiction, dans une Bretagne impressionnante de réalisme. Un grand roman, sombre et digne, servi par une admirable écriture.