Amélie Antoine (2015) - Combien de temps



Une fille. Une mère. La cruauté de l'attente. Un récit au jour le jour d'un combat inégal, écrit pour être plus forte et rendre l'autre plus forte peut-être. Un dialogue qui n'a pas eu lieu, qui ne le pouvait d'ailleurs pas, poignant, unique et ordinaire à la fois, cathartique - une lettre d'amour et de douleur impossible à envoyer, la mise en mots d'une blessure à mesure qu'elle s'est creusée, jusqu'à l'inéluctable et inacceptable dénouement.

"Nous sommes aujourd'hui le 16 janvier 2009. En août 2008, après deux longs mois d'examens, ma mère a appris, à cinquante ans, qu'elle avait un cancer du poumon. Voici, du mieux que je pourrais la raconter, l'histoire d'une personne parmi des millions d'autres ".

Julie De Lestrange (2015) - Hier encore, c'était l'été



Alexandre, Marco, Sophie et les autres se connaissent depuis l'enfance. Ensemble ils sont nés, ensemble ils ont grandi, en toute insouciance et en toute innocence. Mais lorsque la vie les prend au sortir de l'adolescence, la claque est brutale. En une décennie, ceux que les intellectuels appellent la jeunesse perdue et désillusionnée vont devoir apprendre à se battre pour exister. La vie les perdra par endroits. À travers les drames, les fous rires et les joies subsiste alors l'amitié. Et l'amour qui les sauvera.

Extrait:
"C'était la fin de l'été et après être revenus d'une baignade tardive, ils avaient sorti des bouteilles de rosé bon marché, quelques bières, et pris l'apéritif sur la terrasse face au lac. Les cheveux encore mouillés collés en paquets sur les nuques dorées, les serviettes étendues sur la balustrade, les pieds croisés sur une chaise ou les jambes du voisin, ils avaient siroté leur verre en regardant le soleil se coucher derrière la montagne. Cette montagne qu'ils connaissaient depuis l'enfance mais dont tous finalement ignoraient le véritable nom, bien qu'on leur ait répété cent fois, et au sujet duquel ils s'affrontaient immanquablement lors de leurs retrouvailles, chacun y allant de son affirmation, chacun se prévalant de mieux savoir et d'être plus intégré à ce pays d'adoption que les autres ne le seraient jamais. Puis, la nuit venue, ils étaient rentrés dans la maison et s'étaient assis autour de la grande table en bois au centre de laquelle les garçons avaient déposé le caquelon tandis que les filles finissaient de découper le pain. C'était août encore mais ils s'en moquaient. Ils étaient jeunes, ils étaient beaux, ils se baignaient à vingt heures, buvaient à vingt-deux et dînaient d'une fondue à vingt-trois. Ils étaient libres et tout-puissants comme le sont les enfants de vingt ans."

Laura Abbot (2015) - Le sourire du bonheur



Ainsi, Trent était revenu ici pour elle ? Douze ans après leur divorce, il espérait secrètement qu'ils se retrouvent, qu'elle efface le passé, l'accueille dans sa vie - et, peut-être, devienne une nouvelle maman pour sa petite fille... Bouleversée, Libby retournait cet aveu dans sa tête. Que penser ? Que faire du désir qui poussait Trent à renouer et à former une famille ? Elle se souvenait trop bien du jeune époux désinvolte et égoïste qu'il avait été pour elle, quand ils avaient perdu leur bébé. A présent, la colère lui soufflait de ne pas écouter Trent, et de rester, pour lui et pour sa fille, juste l'institutrice du coin ! Mais, sous cette révolte, elle sentait couver un sentiment tout aussi viscéral : le désir fou, jamais éteint, de voir à nouveau le bonheur lui sourire, auprès d'un homme et d'un enfant. Une telle renaissance était-elle encore possible pour elle et Trent ?