Dans les Alpes autrichiennes, un médecin de campagne rend visite à ses quelques malades. Avec lui, l'accompagne son fils, rien moins que le narrateur, observateur, témoin de tous les dérèglements des sens et du corps. Au-delà des troubles physiologiques diagnostiqués les uns après les autres, il s'agit surtout de constater une espèce de désarroi général, un sentiment de malaise et de mal être, de tristesse chronique. Perturbation de l'esprit qui gagne et que l'un des patients, le vieux prince de Saurau, dernière visite du médecin, concentre à lui seul (en un long et hallucinant monologue).
À l'image de ses autres romans, tels Maîtres anciens, Le Neveu de Wittgenstein ou Le Naufragé, Thomas Bernhard laisse ici encore libre cours à sa verve musicale et sarcastique. Ironique en diable, imprécateur, il n'épargne personne, surtout pas les Autrichiens pour qui la répétition se vit dans l'imminence du désastre.