Le peloton Charlie, envoyé en mission « de paix » en Afghanistan, rassemble des soldats issus de tous les horizons : Cederna, un fort en gueule qui rêve d'entrer dans un corps d'élite, Ietri, son jeune « disciple », la blonde et courageuse Zampieri, Mitrano, le souffre-douleur, ou encore Torsu, à la santé fragile. Encadrés par un colonel vulgaire et amant des plaisirs, un capitaine austère et un adjudant qui exerce parallèlement l'activité de gigolo pour arrondir ses fins de mois, ils vont être confrontés au danger, à l'hostilité, à la chaleur, à l'inconfort, à la rébellion du corps humain et au désœuvrement à l'intérieur d'une base avancée qui évoque un bastion fantomatique au milieu du désert. Mais aussi et surtout à eux-mêmes : à leurs craintes, leurs complexes, leurs démons, leur passé, leurs interrogations, qui les rattrapent comme des boomerangs à des milliers de kilomètres de chez eux. Une épidémie de dysenterie les rapproche du lieutenant Alessandro Egitto, médecin de garnison (et personnage principal du roman) qui vient de rempiler afin de fuir une histoire de famille douloureuse, liant ainsi son sort au leur. Enfin, une opération à l'extérieur de la base, qui se transforme en cauchemar, fait voler toutes leurs certitudes en éclats.
Plus qu'un roman de guerre, Le Corps humain est un roman d'apprentissage où le conflit armé apparaît comme un rite d'initiation au monde adulte, et la famille comme une guerre tout aussi redoutable. Giordano fait preuve ici d'une maîtrise et d'une maturité surprenantes pour un deuxième roman.