Les banquiers étaient-ils devenus fous ? Aveugles ? Diaboliques ? Ou bien étaient-ils tout bonnement cupides ? Soyons clairs, notre histoire a connu son lot de périodes prospères et de faillites. Les cracks boursiers sont presque aussi anciens que l'invention de l'argent lui-même. Mais la crise que nous traversons actuellement se distingue d autant plus qu'elle est vaste. Les économistes estiment que les pertes totales pourraient se chiffrer entre deux mille et quatre mille milliards de dollars, une somme qui est similaire à la valeur du produit intérieur brut de la Grande-Bretagne. Plus surprenant encore, ce désastre était voulu. A la différence de nombreuses crises du système bancaire, celle-ci n'a pas été provoquée par une guerre, une récession généralisée ou un choc économique venu de l'extérieur. Le système financier s'est effondré sur lui-même apparemment sans crier gare selon de nombreux observateurs. Tandis que les usagers/consommateurs, les hommes politiques, ceux qui pensent tout savoir sur tout et jusqu'aux financiers eux-mêmes se penchent sur ce naufrage, la question que nous devons nous poser est la suivante : pourquoi ? Pourquoi les banquiers, les régulateurs et les agences de change ont-ils oeuvré ensemble pour élaborer et mettre en marche un système qui était voué à l'échec ? N'ont-ils pas su en voir les défauts ou bien n'ont-ils pas voulu les prendre en considération ?