Titre : Je suis deux
Auteur(s) : Marietta Ren et Eugény Couture
Éditeur : Ankama
Date(s) de parution : 2010
Nombre de planches : 97
La première fois que j’ai entendu parler de Je Suis Deux, on m’a juste dit que c’était magnifique. Il y avait un dessin tiré du livre pour illustrer cette phrase. Et magnifique, c’est le mot. J’ai été happée par ce regard, et je savais déjà que je l’aimerais.
Ensuite, j’ai pu découvrir ce livre. Je me rappelles cette même émotion face à l’illustration de première page. De ce trait somptueux et plein d’une poésie qui me prenait aux tripes.
Puis je l’ai ouvert, et j’ai été surprise. Je m’attendais à une bd, en fait, et je suis contente de n’avoir eu aucune info avant de l’ouvrir, préservant la saveur de ce livre pas comme les autres. Il serait difficile de trouver les mots exacts pour décrire Je Suis Deux. Je dirais d’abord que c’est un beau livre, un livre objet (ce que le format, qui ressemble à celui d’un cd, dans une version luxueuse, la qualité du papier et la superbe impression confirme). Le livre est présenté par acte, et chaque double page est en fait un court texte, mis face à une image (et là mon talent naturel pour être incompréhensible a perdu tout le monde). Bref, face-à-face, un texte et une image sont liés, mêlés, et racontent la même histoire, en se répondant l’un l’autre, les mots apportant encore plus de force aux incroyables dessins. Je Suis Deux c’est de la poésie, de la philosophie, du théâtre, c’est de l’amour, de la recherche de soi-même et encore pleins de choses.
Après avoir lu le premier acte, j’ai décidé de reprendre ma lecture, au tout début, à voix haute. Je Suis Deux n’est pas facile d’accès, dans le sens où ce n’est pas le genre de livre qu’on lit un moment d’ennui comme on lirait un magazine people. Il est presque comme un livre sacré, qu’on lit cérémonieusement, au calme, en se donnant le temps de relire une phrase, ou de s’arrêter quelques instants pour contempler les détails d’un des superbes dessins de Marietta Ren. Je Suis Deux est un moment de plaisir en soi, et se prolonge également dans les interrogations qu’il pose.