Tierno Monenembo - Les coqs cubains chantent à minuit
Un vieux Noir de La Havane gagne sa vie en allant cueillir à l'aéroport les Européens romantiques, les Américains pleins aux as, pour les piloter dans le sillage d'Hemingway et les emmener boire un rhum au Floridita. Un jour, il récupère à sa descente d'avion un certain El Palenque, venu ici sur les traces de sa propre histoire qu'il ignore. Tout a commencé un matin lointain des années 50, quand les barbudos de Fidel Castro pourchassés par les troupes de Batista trouvent refuge sur le domaine agricole du grand-père Alfonso. En remerciement, le grand-père obtient une lettre signée de la main de Castro, lui garantissant à l'avenir la propriété privée de son domaine. C'est cette lettre qui vaudra tous les ennuis du monde à sa fille, la jeune et belle Juliana, et aussi sa passion amoureuse naïve pour un saxophoniste venu de Guinée. Une aventure foisonnante et pleine de vitalité, où le malheur se noie dans les rythmes de la salsa, les ondulations des corps et le rhum coulant à flots. Mais surtout, un hymne aux origines africaines de Cuba.
Extrait :
"La vie n'est pas pour nous, Ignacio, elle n'est pour personne, elle est pour elle-même et n'obéit qu'à ses propres lois. Elle est souveraine, la vie ! Elle roule pour elle-même. Si elle le veut, elle se manifeste en nous et sans demander notre avis. Non, Ignacio, personne n'a les moyens de donner un sens à sa vie, qu'on arrête ce genre de conneries. Inutile d'ajouter une chose absurde à une autre ! Nous sommes condamnés à naître sans l'avoir demandé, à suer et à pourrir sans l'avoir voulu, que l'on soit homme, plante, saïmiri ou cochon d'Inde !"