Ce livre contient l'édition de scholies byzantines tirées du commentaire perdu
d'Alexandre d'Aphrodise aux livres IV-VIII de la Physique d'Aristote.
L'appareil critique est d'autant plus lourd que le texte transmis est plus
incertain. Sans traduction, sans commentaire, sans introduction, ces bribes
d'Alexandre arrachées à l'oubli seraient muettes, à tout le moins inaudibles -
parce que certes elles chuchotent des lambeaux d'interprétation, mais surtout
parce que les 1366 pages d'alluvions simpliciennes ont presque entièment
recouvert la cité péripatéticienne. Pourtant, à l'analyse, les scholies ont dans
bien des cas permis de restituer l'interprétation, jusqu'ici inconnue, de
l'Exégète. Une phrase du Voyage en Orient de Nerval décrira le sentiment qui
fut souvent le mien durant ce travail : "j'allais, je me disais : En détournant ce
mur, en passant cette porte, je verrai telle chose . et la chose était là, ruinée, mais
réelle".