Éditeur(s) : Humanoïdes associés 2006-2012
Auteurs : Filippi et Dobson
Certaines frontières sont parfois si fines, si fragiles, qu'elles en deviennent transparentes. Rêve, réalité, il est tellement facile d'oublier son chemin entre ces deux mondes. Laissons donc l'innocence nous emporter en ces contrées où l'on doit abandonner toutes certitudes, toutes, sauf peut-être celle de s'y perdre.
Lorsqu'elle arrive devant les grilles du manoir, Coraline ne se doute pas de ce qu’elle va découvrir de l’autre côté. La sculpturale blonde se présente pour occuper un poste de préceptrice, sans en savoir plus sur la personnalité de celui sur lequel elle devra veiller. L’hôte s’avère difficile à cerner et son univers plein de surprises.
Avis BDGest : Quelques pincées de mystère saupoudrées tout au long d'un récit où tout est fait pour mettre en valeur le personnage féminin, voilà ce que propose ce premier volet de Songes. Et la belle irradie de son charme et de ses atours l'ensemble, reléguant au second plan une intrigue qui ne brille pas, sans doute sciemment, par ses trouvailles innovantes. Ses clins d’œil à Alice, à Blanche-Neige, voire au monde de Narnia, aux histoires de pirates et d'homme-singe, en font-elles pour autant un conte pour enfant ? Surtout que les machines extraordinaires qui jalonnent le décor pourraient conforter cette impression. Comme si le tableau s'adressait aux petits garçons qui n'ont pas voulu vieillir (le secret du jeune maître est-il si prévisible ?), qui auraient secrètement gardé leurs jouets (gloire aux Meccano !), mais qui se seraient aussi découverts une passion pour les... poupées. Si le matin venu, l'héroïne ne s'interrogeait pas systématiquement sur le lieu où elle a pu égarer sa petite culotte, le doute serait peut-être permis.
Et là, il faut rendre hommage au travail de Terry Dodson, passé par Star Wars et les mutants musculeux. Car l'héroïne, son irréaliste perfection mise à part, est tout à fait charmante. Son scénariste multiplie les occasions de la dévoiler, de plus en plus fréquemment à mesure que l'on tourne les pages (dire que le récit progresse serait plutôt flatteur), et lui relève le défi de présenter avec générosité cette Barbie, dans des attitudes et situations coquines mais sans faute de goût rédhibitoire. Amateurs de galbe et de rondeurs féminines, voilà de quoi faire briller votre pupille sans obscurcir votre conscience plus que de raison.
THS : Quelques pincées de mystère saupoudrées tout au long d’un récit où tout est fait pour mettre en valeur le personnage féminin, voilà ce que proposait Songes. Ce petit Hors-série est un volume de croquis pour amateurs de galbe et de rondeurs féminines, voilà de quoi faire briller votre pupille sans obscurcir votre conscience plus que de raison.