La légende de la ville d'Is est en premier le peu qui subsiste dans le folklore breton du mythe celtique de la femme de l'Autre Monde, la banshee irlandaise. Cette dernière a ici pour représentante Dahud, la "bonne magie", parfois nommée aussi Ahès ou Marie-Morgane ("née de la mer"). C'est ensuite une réinterprétation d'hagiographes et de chroniqueurs bretons qui, pour la plus grande gloire de saint Gwénolé, premier abbé de Landevennec, et de saint Corentin, premier évêque de Quimper, tout en sauvant le roi Gradlon de l'opprobre et de la noyade, ont diabolisé puis supprimé la fille et imposé le châtiment de la ville engloutie à cause des péchés de ses habitants. Enfin des conteurs ou littérateurs contemporains ont achevé l'altération et l'exploitation du thème mythique, puis folklorique et légendaire en inventant le personnage de Malgven, la reine du nord, supposée avoir été la mère de Dahud, et en transformant Dahud elle-même en une grande prostituée au pouvoir du diable. C'est elle qui aurait subtilisé la clef des écluses et provoqué volontairement la submersion. Mais cet aboutissement littéraire n'est qu'une fabrication sans nul fondement. Le thème mythique n'implique non plus aucune réalité historique tangible.
Trois annexes apportent respectivement au lecteur une brève étude du texte breton de La Villemarqué sur la submersion de la ville d'Is dans le Barzaz Breiz, le texte complet du mystère moyen-breton de saint Gwénolé avec la traduction, seule valable, d'Emile Ernault, et enfin le texte intégral, breton et français, d'une version populaire du mystère de la fin du XIX° siècle.