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Écoutez, tendez l'oreille. Vous entendrez une de ces variations sur le même thème (celui de la quête de soi) que Nancy Huston affectionne. La première voix serait celle, plaintive et langoureuse, d'une de ces violes galbées du XVIIIe siècle. Elle raconte l'histoire des jumeaux orphelins, Barbe et Barnabé. Le duo, vibrant d'amour l'un pour l'autre, tâche de survivre dans le Berry miséreux de cette même époque. L'autre voix serait interprétée par quelque flûte vénitienne, au son aigre et obstiné. Elle est celle de la narratrice qui, régulièrement, interrompt l'écriture de son carnet intime pour poursuivre celle de son roman, l'histoire de Barbe et de son frère. Son tempo, très contemporain, donne un ton étrange à l'ensemble. Le tout est une sonate infiniment émouvante. L'auteur y explore les fonds ténébreux de ces souvenirs "au formol" qui l'empêchent de naître.
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