Éditeur(s) : Glenat 1981
Auteur : Battaglia et Collectif
Battaglia, Mattotti, Crepax, ces noms sonnent de manière familière aux oreilles des amateurs de bande dessinée italienne. Ils peuvent aussi être une musique familière à l’oreille des casanovistes. En effet, une bande dessinée collective Casanova a été réalisée par des dessinateurs italiens, brésilien et argentin de grand talent, chacun d’entre eux mettant en images un chapitre de la vie du célèbre vénitien.
Dino Battaglia signe le prologue, « Un vieux bibliothécaire », qui ouvre ce livre sur un Casanova à l’hiver de sa vie. Cinzia Ghigliano nous fait découvrir un Casanova enfant souffreteux dans « L’enfant stupide ». Lorenzo Mattotti introduit, dans « L’étudiant », un Casanova qui commence à entrevoir, dans ses premières années d’école, la duplicité de certains hommes et femmes. Avec « Humiliations et rebellions » de Maurizio Bovarini, c’est l’abbé Casanova qui aiguise ses armes. Ro Marcenaro nous invite, dans « Le voyage », à suivre Casanova de Venise à Ancône et à Naples à la suite de son évêque, un voyage au cours duquel il multiplie le mercure et séduit aussi bien une jeune fille grecque que l’épouse d’un avocat. Dans « Le castrat » de Miguel Païva (le Brésilien de cette brochette de dessinateurs), cède aux charmes troublants et indécits d’un vrai-faux castrat. Sous le crayon d’Altan, Casanova passe « Du bandit au gentilhomme », de la protection du sénateur Bragadin à la menace des Inquisiteurs. Pour l’Argentin Oski, notre Vénitien est « Un jeune homme brillant et sans souci », jouant de son bagout pour embobiner les crédules qui se piquent d’ésotérisme. « Henriette », de Renato Calligaro, dans un style totalement différent des styles des autres auteurs de cet album collectif, peint (et le mot n’est pas trop fort), les amours de Casanova pour cette Henriette française qu’il a connue en Italie et pour laquelle on peut dire qu’il a vibré d’amour. Enfin, Guido Crepax, qui avait déjà dessiné une Histoire d’O (1975) inspirée de Pauline Réage et dessinera une Justine (1979) inspirée du marquis de Sade, clôt cet album avec le chapitre le plus directement érotique, « La religieuse », un épisode de la vie de Casanova où celui-ci plonge dans un tourbillon de plaisir avec des nonnes de bonne famille, en compagnie de l’ambassadeur de France à Venise, François de Bernis, futur cardinal.