» Article de Decembre 2016 Année » page 136

Javier Tomeo- La dispute ou Le testament de gaston de Puyparlier

Dans le dernier récit de Javier Tomeo qui débute en 1874, il importe surtout de savoir si le fameux Gaston de Puyparlier, improbable hobereau tard saisi par le démon de midi, fut ou non capable, peu d'heures avant sa mort, de lire le testament qu'il venait de dicter à son fidèle notaire. Le reste importe peu ou bien est fonction de ce que cela peut apporter à l'éclaircissement de cette grande inconnue primordiale. De ce que le juge décidera dépend le destin ultime d'une colossale fortune. Commence ainsi une bataille juridique acharnée où chacune des parties en litige tente d'apporter de l'eau au moulin de ses intérêts, et lorsque les intérêts ne coïncident pas, ne coïncident pas non plus les vérités respectives. Avec une verve digne du Château de la lettre codée, Tomeo nous embarque dans un univers sans pitié ni remords où les masques tombent avec une logique et une rigueur implacables dans un jeu de massacre réjouissant, à nous faire douter de la nature humaine. Une nouvelle fois Tomeo est saisi et nous saisit par le vertige de son verbe : chicanes, arguties, preuves et contre-preuves, témoignages et contre-témoignages, correspondances douteuses, doigts crochus, effets de manches, roublardise et stratégies finaudes. Le tout baigne dans un funèbre joyeux, on y meurt sans faire de sentiment et les corbeaux s'agitent, docteurs, gouvernantes, avocats et notaires, antiquaires véreux, tous en noir, surtout les pseudo-veuves derrière leurs voiles de crêpe, si bien que n'apparaît vivant que le défunt, le fameux Gaston de Puyparlier. C'est à un Daumier à l'aragonaise qu'on pense, un faux, où lieux et gens seraient un peu brouillés, irréels, dérisoires. Parmi ces masques qu'il anime pour le plaisir des mots, Javier Tomeo guide le lecteur dans une drôle d'embrouille, hors du temps, hors des normes du récit balisé. Et le lecteur est pris, rit, s'étonne. Le plaisir, cela se partage.



Javier Tomeo - La nuit du loup


S'aventurer de nuit dans la lande espagnole peut se révéler dangereux. Macario a beau connaître le terrain, il a vite fait de se fouler une cheville et se retrouve bloqué dans un abribus, au bord d'un chemin désert, par un soir de pleine lune. Cependant, depuis la route s'élève une autre voix. Celle d'Ismael, confronté aux mêmes difficultés cinquante mètres plus loin : désarroi en miroir, blessure, tout est semblable et différent à la fois. Au milieu de cette nuit improbable, une discussion insolite et décalée se tisse peu à peu entre ces deux êtres égarés.



Javier Tomeo - Le chasseur de lions


Sa vie ne tient qu'à un fil, un fil noir de téléphone trop ténu pour contenir le flot qui débouche dans une hypothétique et féminine oreille. Des souvenirs d'Afrique biscornus, de l'érotisme visqueux, une langue emmiellée, une logique trébuchante...



Javier Tomeo - Le château de la lettre codée


Une lettre volontairement illisible écrite par le Marquis pour le Comte de X, don Demetrio López del Costillar, est confiée au domestique Bautista qui doit choisir entre deux chemins pour mener à bien sa mission. Cette lettre ne parviendra jamais à son destinataire.

Javier Tomeo, né le 9 septembre 1932 en Aragon, dans le village de Quincena (province de Huesca) et décédé le 22 juin 2013 à Barcelone, n'a eu de cesse d'explorer tout au long de son œuvre les handicaps physiques et mentaux de ses personnages, les plaçant dans des situations aux confins de la folie et de l'absurde, se plaisant à imaginer des êtres hybrides ou grotesques.



La culture des individus - Bernard Lahire

De caricatures en vulgarisations schématiques des travaux sociologiques, on a fini par penser que nos sociétés, marquées par le maintien de grandes inégalités sociales d'accès à la culture, étaient réductibles à un tableau assez simple : des classes dominantes cultivées, des classes moyennes caractérisées par une " bonne volonté culturelle " et des classes dominées tenues à distance de la culture. Dans ce livre qui combine solidité argumentative et ampleur du matériau empirique, Bernard Lahire propose de transformer cette vision simpliste. Il met ainsi en lumière un fait fondamental : la frontière entre la " haute culture " et la " sous-culture " ou le " simple divertissement " ne sépare pas seulement les classes sociales, mais partage les différentes pratiques et préférences culturelles des mêmes individus, dans toutes les classes de la société. Il montre qu'une majorité d'individus présentent des profils dissonants qui associent des pratiques culturelles allant des plus légitimes aux moins légitimes. Si le monde social est un champ de luttes, les individus sont souvent eux-mêmes les arènes d'une lutte des classements, d'une lutte de soi contre soi. Une nouvelle image du monde social apparaît alors, qui ne néglige pas les singularités individuelles et évite la caricature culturelle des groupes.


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