La sainte religion de la culture triomphe dans la Cité. Les autorités ont construit, sur les quais de la Maleine, une résidence où les artistes travaillent sans soucis matériels. Mike Bromberg invente des moustiques-papillons, Amin Carmichael installe dans la campagne des routes qui ne mènent nulle part, Lucinda Hernández a conçu une machine à mauvais temps. Il y en a bien d'autres, déjà prestigieux ou très prometteurs : ils répandent la bonne parole, accomplissent des miracles, élèvent les âmes. Chaque chapitre du roman porte le nom d'une oeuvre. Aram Kebabdjian les a toutes inventées, comme il a inventé les noms, les vies, les principes esthétiques de leurs créateurs. Certains s'imposent : leur cote monte, les musées leur consacrent des expositions. D'autres sont victimes de leurs démons intérieurs, de leur trop grand succès ou de tortueux complots. Dans les vernissages se pressent galeristes, critiques d'art, collectionneurs et fonctionnaires de la culture.
Roman de pure fiction, Les Désoeuvrés dévoile le monde de l'art contemporain avec une justesse, une pertinence, une vérité et une maestria littéraire impressionnantes.