» Article de 17.03.2017 » page 3

Françoise Mallet-Joris - Marie Mancini


Marie Mancini fut-elle une intrigante, le jouet des visées égoïstes de son oncle Mazarin, ou l'objet d'un amour sincère de la part du jeune Roi-Soleil ? Pour l'Histoire, ce destin éphémère et tumultueux, aux incidences politiques incertaines, reste un épisode mal élucidé de la vie sentimentale de Louis XIV. A l'aube du règne, la rencontre fortuite du jeune roi et de la nièce du cardinal, Italienne sensible, tourmentée et fière, s'avère le prélude à plusieurs années d'intrigues et d'une passion brisée par la raison d'Etat. Pour Marie, éloignée de la Cour, à jamais déchirée par l'abandon du roi qui lui avait promis le mariage, commence alors une cruelle et incessante errance : une vie de souffrances en dépit du bref et brûlant intermède d'une folle passion qu'elle éprouve pour un noble italien devenu son mari, mais que bientôt elle rejette et fuit, irrémédiablement déçue. Plus que jamais frondeuse et solitaire, esclave de ses chimères, très longtemps menacée du couvent ou de l'emprisonnement, elle va poursuivre ses pérégrinations à travers l'Europe jusqu'à sa mort en Italie. C'est ce périple tortueux et pathétique, mais aussi le bouleversant voyage intérieur d'une femme dévorée par l'amour et l'ambition trahie que nous décrit ce livre.



Les Gens de la rue des Rêves - Teru Miyamoto



En allant à la recherche des Gens de la rue des Rêves, il faut se
rappeler que l'auteur qui tire ici les fils de leurs songeries est
profondément attaché à Osaka, la grouillante et bruyante ville
où, quelque part dans le quartier sud, parmi le petit peuple de
ses commerçants, il a planté le décor de ce roman. Pour
décrire cette galerie hétéroclite de portraits attendrissants et
cocasses, Miyamoto Teru prête son regard à un apprenti poète
célibataire et démarcheur de son état qui, au fil de ses
interventions dans les soubresauts tragicomiques de l'existence
de ses voisins, nous invite à découvrir avec lui leur humanité
attachante : la femme du restaurateur chinois, la vieille
buraliste, le fils de l'horloger, les frères de la boucherie, le
photographe... Il noue, dans cette rue, autour de leurs
rencontres, de leurs manies, de leurs rêves et de leurs
confidences, un faisceau d'existences entrelacées, de souvenirs
vécus, fondus et recomposés avec une patiente minutie et une
ironie très douce.



Le secret du maître de thé - Kenichi Yamamoto

Vers minuit, une forte pluie commença à battre les tuiles de la toiture. Etendu dans sa chambre, Rikyû sentait son sang bouillir de colère. La rage lui tenaillait les tempes. Son coeur tapait dans sa poitrine... L'averse s'intensifia tout à coup, puis un éclair fulgura, faisant jaunir le papier de la cloison, et le tonnerre gronda aussitôt. "Le ciel a entendu ma fureur", pensa-t-il... Le visage simiesque d'Hideyoshi envahit une nouvelle fois son esprit. Aucun motif sérieux ne justifiait l'ordre de se suicider que celui-ci venait de lui faire parvenir... Le 28 février 1591, le shogun Toyotomi Hideyoshi ordonna effectivement à Sen no Rikyû, le plus grand maître de la cérémonie du thé de l'époque, de se suicider, ce qu'il fit. Mais pourquoi ? Cette histoire bien réelle reste, après plus de quatre siècles, une grande énigme, qui a inspiré de nombreux écrivains et cinéastes japonais mais n'a jamais été résolue. On prétend, au Japon, que l'art très codifié de ce cérémonial autour du thé recèle un sortilège qui peut rendre fou le coeur des hommes. Dans ce roman, au fil des heures précédant l'aube fatale, Kenichi Yamamoto va nous faire découvrir comment son héros aura constamment cherché à atteindre l'extrême limite de la beauté, même si ce devait être au péril de sa vie.



Le séjour à Kinosaki - Shiga Naoya



"Je n'ai jamais entendu utiliser à propos de Shiga Naoya, notait l'écrivain japonais Ito Sei, le terme de classique bien qu'il définisse assez exactement, me semble-t-il, la nature de son oeuvre. Mais de prime abord le trait le plus frappant de sa création est plutôt l'extraordinaire acuité de sa sensibilité. (...) De nombreux écrivains contemporains présentent un type de sensibilité qui les apparente au caméléon. Ceux qui possèdent une perception réellement aiguë me semblent extrêmement rares. (...) C'est pourquoi l'exceptionnelle finesse de perception d'un Shiga Naoya ne peut manquer de frapper le lecteur. Que Shiga Naoya contemple un arc-en-ciel et la moindre de ses irisations reste à jamais gravée dans son regard. Assurément, un tel type de sensibilité nous place dans une perspective singulière." (Ito Sei).

Les oeuvres complètes de Shiga Naoya ont été publiées en quatorze volumes par les éditions fwanami (Skiga Nac.rn Zenslur, Tokyo, 1973). Elles présentent successivement les nouvelles, le roman Anya koro, les essais, des ébauches, le Journal, enfin des entretiens et allocutions.
Les deux nouvelles ainsi que les hommages a Shiga Naoya ici publiés ont été choisis et traduits du japonais par Pascal Hervieu et Alain Gouvret.

Ecrite à la suite d'un grave accident qui l'avait mené en convalescence aux sources de Kinosaki, la nouvelle Le séjour à Kinosaki (Kinosaki mite) a paru pour la première fois en mai 1918 dans la revue Shirakaba. Shiga Naoya avait donné pour titre à une première version de cette nouvelle La vie (Inochi). Ce texte, essentiel pour la compréhension de son univers, est aujourd'hui l'une de ses oeuvres les plus fameuses.

Le séjour à Kinosaki est ici accompagné d'une autre nouvelle qui lui est très étroitement liée, Le crime de Han (Han no hanzai). Ce texte a lui aussi été publié dans la revue Shirakaba, en octobre 1913.



La Vie d'un idiot et autres nouvelles - Ryûnosuke Akutagawa

«Après le choix de nouvelles qu'en 1965 nous donna Mori Arimasa : Rashômon et autres contes, voici des textes moins connus peut-être mais tout aussi saisissants : textes de jeunesse où perce cruellement l'influence occidentale dans laquelle se débattirent malaisément les écrivains du Meiji. Influence qui vient se perdre et se retrouver dans les hésitations morbides de La vie d'un idiot, journal autobiographique, dont Akutagawa confia au plus proche de ses amis le soin de décider s'ils étaient publiables ou non, ces fragments déchirants d'un homme déchiré. Voici donc la première traduction française de ces pages terribles où l'on voit se décomposer une personnalité d'exception qui s'évertue à choisir l'aube qui sera celle de son suicide. Combien admirable déjà se montrait Akutagawa dans Les mandarines, brève nouvelle de jeunesse ! Il le demeura toujours ; ici en tout particulier dans la surprenante, suffocante réinterprétation du vieux thème des Quarante-sept ronins : Un jour, Ôishi Kuranosuke, dont la force, la perfection défient les plus achevées de ses nouvelles, sans même en excepter Dans le fourré, qui inspira Kurosawa. Le Japon des samouraïs et du bushidô ne cessait de mourir. Assuré de s'en féliciter Akutagawa ne savait hélas plus quelle grandeur lui substituer. Angoissante hésitation, drame pour lui insupportable, qu'il n'éluda qu'en se tuant.» Jeannine Kohn-Etiemble.


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