Ils nous ressemblent comme des jumeaux, ils vivent au-dessus, à côté et parfois dans notre lit, voire dans notre peau, mais il est indispensable de s'en moquer pour maintenir la juste distance entre ce que nous sommes et ce que nous aurions rêvé être.
Mise en garde initiale :
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"Quel bonheur d'avoir des cons en bas de chez soi. Mieux, quel bonheur d'en être un soi-même, car, bien sûr, vous l'aurez compris, nul n'échappe à cette catégorisation sociologique sans définition, mais transversale à toutes les classes sociales, tous les milieux socioculturels, tous les recoins de notre pays. Le con d'hier n'est pas celui d'aujourd'hui, et celui de demain est encore jeune et se forme doucement à devenir le con de sa génération. La petite dame qui, il y a vingt ans encore, lâchait 500 balles à son psychanalyste lacanien ne faisait rire personne, mais à présent que l'on connaît la merveilleuse entourloupe du freudisme, cette même dame est l'objet de tous les quolibets et passe pour une conne patentée doublée d'une victime consentante. Il est donc complexe de déterminer en temps réel qui est le nouveau con. Il a fallu beaucoup d'observations, bon nombre d'analyses et quantité de soirées perdues pour cerner au plus près cette victime des années 2000, qui, la plupart du temps, regarde les autres comme s'ils étaient de vrais cons en se persuadant elle-même d'être au-dessus du lot.
On peut être un gros con, qui ne mérite que le mépris et des seaux de pisse dans la gueule, ou un pauvre con, gentil et pathétique, une victime qui fait pleurer dans les chaumières d'abrutis. Peu importe, les deux méritent également d'être épinglés sans cadeau, car les cons n'ont après tout que ce qu'ils méritent.
Après la lecture de cet ouvrage, vous pourrez vous moquer ouvertement de ces blaireaux modernes, sans oublier de vous contempler vous-même dans un miroir. Je souhaite sincèrement que chacun d'entre vous s'y retrouve, comme je m'y retrouve moi-même, et qu'à chaque fois, on me juge injuste, intolérant, subjectif et répugnant. Je vais me faire beaucoup d'ennemis. Tant mieux, c'est le but."
Étienne Liebig