Pourquoi faire de l'histoire ?
Quelle est la place de cette discipline dans le monde contemporain ? Qu'apporte-t-elle de spécifique dans la réflexion sur les sociétés, la politique et la culture ?
L'historien peut-il accepter que le politique légifère sur des terrains qu'il veut garder libres pour la recherche et où la vérité n'est jamais aussi simple et unique qu'en l'imagine le politiquement correct du moment ?

Solidement argumenté, illustré de nombreuses références à ces cas concrets, cet essai d'un des historiens les plus en vue de la génération montante défend avec brio la fonction critique de l'histoire et montrer quels sont les grands chantiers que doit aujourd'hui affronter la discipline.

Pour vivre longtemps et en bonne santé, il faut d'abord bien se connaître, ensuite trouver un régime adapté à soi. On le sait depuis le XVIe siècle, où l'Italien Luigi Cornaro, mort centenaire et sain d'esprit et de corps, écrivit entre 83 ans et 95 ans le livre de sa méthode : quatre petits traités sur les bienfaits de la sobriété, qui forment le premier guide intelligent de diététique.

Dans le monde de plus complexe dans lequel nous vivons nous avons tous besoin de comprendre comment les idées naissent, se transforment et meurent mais les idées sont choses compliquées à appréhender car leur histoire nous échappe. Nous les attrapons au vol, nous nous en servons ou nous les rejetons mais, en vérité, nous ne connaissons presque rien d'elles sauf si nos études nous ont permis d'en étudier la généalogie. Pourtant chaque citoyen d'une République devrait être l'ami des idées, qu'il les combatte ou qu'il les chérisse, chaque citoyen devrait assembler sa pensée dans forge qui les voit naitre. Pour cette raison nous avons besoin de grandes synthèses qui nous permettent de comprendre. Ces dernières sont rares et parfois indigestes. Alain Blondy réussit le tour de force de nous proposer une "Nouvelle histoire des idées" qui part de la préhistoire et jusqu'à la chute du mur de Berlin en 400 pages. Certains y verront une gageure et pourtant le résultat est remarquable par sa clarté car dans la lignée de Lucien Jerphagnon et de Jean François Revel l'auteur permet une élucidation progressive des grands paradigmes qui ont gouverné la pensée de l'humanité depuis des milliers d'années. On ne peut rester indifférent à un tel tour de force qui est, reconnaissons-le, la marque des grands auteurs. Alain Blondy par sa maitrises des concepts et des périodes fait sortir l'histoire des idées des épais et ennuyeux manuels pour nous offrir un panorama éclairant et passionnant.

L'ouvrage est constitué de chapitres d'une dizaine de pages qui sont eux mêmes des synthèses de moments clefs de l'histoire des idées, ainsi les idées de la Révolution française sont-elles suivies par celles de la contre-Révolution, c'est limpide . Blondy sait mettre en scène les idées qui ont compté en les replaçant dans le cours de l'Histoire, associant son lecteur aux acteurs de l'époque, décrivant l'environnement matériel mais aussi le contexte intellectuel et moral que chaque groupe , chaque société humaine génère. L'Histoire des idées est abordé de façon chronologique car elle ne peut se penser autrement. Où l'on comprend que le début de sa création, l'homme, confronté à la violence de la nature brute, a conçu un monde parallèle, celui de l'esprit. "L'orgueilleuse intelligence de l'homme lui fait refuser de n'être qu'un chainon du vivant ; il se pense ; il se veut supérieur et donc à besoin de comprendre le pourquoi de son existence." " écrit Alain Blondy. Passionnante aventure intellectuelle que cette "Nouvelle histoire des idées" qui devrait se trouver dans la bibliothèque de tout passionné d'Histoire et d'idées..


Professeur des Universités, Alain Blondy a enseigné pendant plus de trente ans au CELSA (Paris-IV). Professeur invité (à Tunis, Chypre, Moscou...), il a également enseigné à l'université de Malte et est considéré comme l'un des meilleurs spécialistes actuels du monde méditerranéen, sur lequel il a écrit plusieurs ouvrages.

De la place de la Puerta del Sol à Madrid jusqu'à l'occupation de Wall Street à New York en passant par l'assemblée géante de la place Syntagma à Athènes, l'année 2011 a vu se lever l'insurrection cityoytenne contre la dictature de la finance et de la loi du profit. Mais que pensent et qu'ont vraiment à dire celles et ceux, un peu partout dans le monde, que l'on a appelés les « indignés», le « mouvement des places » ou les « 99 % » ?
Ce livre rassemble des textes écrits par ou sur ces mouvements qui se répondent aujourd'hui en écho de part et d'autre de l'Amérique et qui semblent prendre à leur façon, dans des pays du Nord, le relais des révolutions arabes dans la contestation de l'ordre existant.
Slogans, programmes, revendications, mais aussi textes d'analyse de fond, cet ouvrage réunit, de façon polyphonique, des expressions parmi les plus marquantes de cette constellation protestataire que la crise fracassante du capitalisme fait émerger à l'échelle globale.
On y retrouvera, outre les contributions d'intellectuels critiques, de beaux textes anonymes et collectifs, qui documentent un phénomène inédit d'insurrection des consciences.

Enquête exceptionnelle ! Soixante ans après, sur la demande de Jacques Ozouf, quatre mille instituteurs ont rassemblé leurs souvenirs. Ils ont fouillé leurs greniers, retrouvé leurs carnets de comptes jaunis, déterré dictées et «préparations», déballé leurs lettres et ces journaux à l'encre violette. Ils se racontent. Et de ces archives qu'il aurait été bientôt trop tard de susciter, renaît la France qui a formé la France.