En 1939, Robert Cannelier, ouvrier maçon, ne sera pas mobilisé : il va avoir quarante ans et il est père de six enfants. Robert perd son emploi et est inscrit sur une liste noire. Afin de faire vivre sa famille, il cherche du travail au loin, au hasard des chantiers qui l'embaucheront. Quand il rentre en septembre 1944, il est épuisé, gravement blessé et il succombe à une infection respiratoire. Quarante ans plus tard, son fils, en hommage à son père qui s'est sacrifié pour sa famille, décide de reconstituer sa vie d'errance sous l'occupation, en suivant la piste des mandats que sa mère a reçus et qu'elle a conservés avec des papiers de l'époque. Le début de ses recherches sera vain. A la rédaction d'un journal local, il sera reçu par Lucie, une ancienne connaissance. Elle s'intéresse à son histoire et ses recherches, le conseille, l'aide, s'attache à lui. Lorsque sa démarche commence à rapporter des éléments, Roger se pose des questions, a des doutes, des craintes même. Lucie lui dit : « Si, lorsque tu fais une recherche, tu n'es pas prêt à rencontrer des choses qui ne te plairont pas, il ne faut pas la faire. » Roger, encouragé et aidé par Lucie va se décider à continuer son bien sombre voyage dans le passé. Que va-t-il découvrir ?EXTRAITMon père, à proprement parler, n'avait pas d'orientation politique. Si on lui avait posé la question, il aurait vraisemblablement répondu qu'il était socialiste. Mais un socialiste qui aurait ignoré Marx, Jaurès, Trotski et Blum, qui n'aurait pas compris grand-chose au Front Populaire et qui disait un jour : « Les congés payés c'est très bien et je suis content d'en avoir, mais cela n'a rien apporté à ceux qui ont perdu leur emploi à cause de la diminution du travail. »C'était un homme aux notions simples, parfois un peu réductrices, et je crains qu'il n'ait pas saisi l'ampleur des menaces que constituaient le fascisme, le nazisme et leurs succédanés français.À PROPOS DE L'AUTEUR David Max Benoliel vit à Vaux-sur-Mer. Il est avocat honoraire, marié depuis cinquante ans, grand-père. La retraite lui permet de se livrer à son vice le plus ancien : l'écriture. Chien-Noir est son quatrième roman en collection Rouge après La Mort en Héritage, Le Jeu des Assassins (couronné par le prix du Salon du Livre de Royan en juin 2012), et Eliza (paru début 2013).