Dans un pays encore traumatisé par l'affaire Dutroux, l'« effet papillon » dévastateur de la disparition d'une lycéenne de quinze ans sur la communauté de son village.
Mars 2005. Il fait très beau ce matin-là dans le petit village de Montange, au coeur des Ardennes belges. Comme un air de printemps en avance. Bénédicte, quinze ans, revient même sur ses pas pour changer sa doudoune d'hiver contre une veste plus légère. Et prend bien garde en repartant de refermer sans bruit la porte de la maison, histoire de ne pas réveiller sa mère. Un jour plus froid, sans doute aurait-elle marché plus vite pour aller attraper le bus qui, chaque matin, la conduit au lycée dans la ville voisine. Là, non, elle s'attarde, prend le chemin des écoliers...
Bénédicte ne montera jamais dans le bus. Elle n'est pas non plus dans celui du retour, que normalement elle prend, chaque fin d'après-midi, avec la régularité d'un métronome. Personne ne l'a vue au lycée. Ni chez son père. Ni chez aucune copine. Elle semble s'être littéralement évaporée dans la nature.
À qui, à quoi peut être liée cette disparition ? Au divorce de ses parents, que Bénédicte n'a peut-être pas si bien vécu qu'elle en donnait l'impression ? Au voisin qui, comme par hasard, est aussi le chauffeur du bus et s'intéressait d'un peu trop près à la jeune fille, si l'on en croit son journal intime sur lequel son père met la main ? À cet habitant de l'autre bout du village dont la femme découvre qu'il a pris une auto-stoppeuse précisément le jour du drame ?...
En trois jours, ce que les policiers considéraient a priori comme une banale fugue d'adolescente va transformer la vie de ce paisible village en un maelström de peur, de soupçons, de malentendus, de sentiments de culpabilité, ravivant de vieilles blessures qu'on croyait cicatrisées et mettant à nu les âmes dans un enchaînement de circonstances diaboliquement orchestré.