"Je suis peut-être la vipère, en tout cas c'est toi le venin..."
Victor Menda a tout perdu dans un casino de la Côte d'Azur. Alors qu'il erre la nuit, désabusé, il a une brève aventure avec une femme mystérieuse dont il ne réussit pas à voir le visage. En recherchant sa trace, il fait la connaissance des demoiselles Lecain, de riches héritières vivant recluses. L'aînée, Hélène, s'occupe avec dévouement de sa sœur Ève, une infirmière de vingt ans, clouée sur son fauteuil roulant.
L'irruption du jeune homme dans leur vie agit comme un catalyseur. Si Ève tombe très vite sous le charme de Victor, lui n'a d'yeux que pour Hélène... Un triangle amoureux à l'équilibre précaire se met en place. Mais les apparences sont trompeuses et quelqu'un tire les ficelles dans l'ombre. Une seule question : qui ?
Difficile de dissocier ce roman de son adaptation cinéma, probablement un des meilleurs films de Robert Hossein. Il incarnait Victor dans "Toi, le venin" ( 1958 ), avec Marina Vlady (Ève) et Odile Versois (Hélène). L'ambiance étrange régnant dans cette maison n'explique qu'en partie la réussite de ce film. En suggérant la violence intérieure des sœurs, Hossein est parvenu à donner une belle intensité à cette histoire. On sait quelle amitié profonde l'unissait à Frédéric Dard, dont il ne trahit pas l'esprit dans cette transposition cinématographique.