Après trente ans d'exil à Paris, Andrés revient au Chili. Madeleine, sa compagne parisienne, lui a offert son billet en l'informant qu'elle le quitte pour un joueur de bandonéon, excellent danseur de tango. Au paradis chilien il est accueilli avec un barbecue succulent et du pisco, il va manger à satiété pour soigner sa nostalgie mais va mal digérer ce que lui révèle l'histoire de la famille, reflet de la nouvelle société chilienne. Témoin impassible de l'impunité la plus insolente, il saisira l'occasion d'exercer sur un mode grotesque et tragicomique une véritable justice poétique.
Ángel Parra dépasse les thèmes classiques de la nostalgie et du retour en mettant à nu la réalité de ses personnages et de leur entourage, à l'aide de ses armes favorites : l'humour, la parodie et l'ironie subtile. Le roman est écrit dans une langue brillante et précise qui s'avère être tout ce qui reste de ce lieu perdu pour toujours qu'est l'exil.
Extrait:
"Comme un imbécile, je me suis mis à penser aux cadeaux et aux bricoles à acheter pour ne pas arriver les mains vides. Précision : ne pas arriver les mains vides est une coutume qui date de l'époque des conquistadors espagnols. Ils apportaient des petits miroirs, des peignes et toutes sortes de babioles. En échange ils emportaient l'or, les femmes et les épices qui pimenteraient leurs repas au cours des festivités de retour aux côtés d'Isabelle la Catholique."