"Commissaire, marchez à reculons, les mains en l'air" continua le ravisseur.
"Nous vous suivons".

Bontemps obtempéra. Il sortit. Il avait bonne mine, en bras de chemise, le pantalon retroussé, les bras levés, à marcher à reculons. Oui, il devait avoir bonne allure! Et les cochons de reporters qui devaient le prendre au téléobjectif... Son image allait se faire tordre toute la France...

"Passe devant, toi!" enjoignit Alp à la fille. "Pas de conneries!".
"Pas de danger, sourit-elle, je veux revoir mon Québec".

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Bontemps observa le malfrat qui, menottes dans le dos, debout depuis la veille, commençait à flancher... Que c'était dur de faire front à tant de questions vicieuses, à tant de visages qui se succédaient. Et puis, il avait froid, car depuis la veille il était nu. Totalement. Et il avait faim et soif. Et... Et..

Elle ouvrit la bouche pour crier, appeler... Il la lui boucha de la paume. Et, la bloquant contre son corps, il chercha à l'embrasser.

- Non, essaya-t-elle de dire de la tête en tentant de se débattre. Non!

Il porta ses lèvres chaudes contre son oreille droite. Tout contre.

- Si tu cries, si tu te débats, je te tue.

Et, comme elle l'avait vu rengainer son 38, il précisa.

- En t'étranglant.

De lui émanaient la violence, la force, l'envie de la possession. L'odeur de la mort et du danger. Et sa chair cuivrée était brûlante. Et il avait des yeux qui brûlaient encore plus que la chair. Elle s'en apercevait à présent car il venait de remonter le bas de soie sur son front, jusqu'au rebord du bonnet de laine rouge, livrant de la sorte ses traits sombres qui faisaient basculer les filles des bals du samedi soir. Et il avait encore au bas ventre un membre dur et viril qui au travers de l'étoffe de son jean et de sa robe à elle la brûlait plus que tout le reste....

Aie, ça pique ce matin!

La soirée a été arrosée ou plutôt déprimante, pas de panique, c'est pas plus facile pour les autres.

Alors à l'heure du bilan de fin d'année et des belles promesses pour la nouvelle, chacun en prend pour son grade.