Vivre mieux avec la science
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L'enseignement des sciences dans les écoles a connu, en France, ces deux derniers siècles, quelques hauts et beaucoup de bas dont le récent livre de Nicole Hulin' décrit bien, s'agissant du secondaire, le déroulement. Autant les humanités et les mathématiques trouvent naturellement leur place dans les programmes, autant les sciences de la nature peinent-elles -notamment au niveau primaire - à s'y introduire et à s'y maintenir. Et quand elles le font, se pose aussitôt la question de leur destination, laquelle balance entre deux extrêmes : d'un côté, former l'esprit de l'enfant au raisonnement et à la logique, de l'autre le familiariser aux réalités de Mère-nature ainsi qu'aux objets techniques et aux métiers. Disons : formation plutôt intellectuelle dans un cas, plutôt opérationnelle dans l'autre. Entre autres exemples, les débuts de l'Ecole polytechnique reflètent bien cette dualité, Laplace plaidant pour un renforcement des mathématiques dans les études et Monge pour ce que nous appellerions le génie industriel.
Devant cette question agaçante d'un choix qui serait à faire entre une science de la pensée et une science de l'action, le bon sens plaide bien sûr pour une réponse à la «Les deux mon colonel». Et plutôt même pour un refus de réponse à une question jugée spécieuse : l'action ne découle-t-elle pas le plus souvent d'une volonté et la pensée ne tend-elle pas au concret ? Certes il existe des domaines de la science qui semblent échapper à toute application mais le temps corrige souvent cette impression : sait-on que l'extraordinaire capacité qu'a, aujourd'hui, l'information numérique de pouvoir être recopiée à l'infini sans erreur a été rendue possible par des travaux aussi abstraits que ceux d'Evariste Gallois (1828) ? Ou que la théorie de la relativité générale est nécessaire pour faire fonctionner correctement un GPS ?