Les deux actions dramatiques réunies dans ce volume sont nées, la première, {Hugo et l'exil}, d'une évocation réalisée pour les Rencontres du Palais-Royal, et la seconde, {Wagner et la mort}, d'un film tourné pour Antenne 2. Si ces textes forment un tout, ce n'est point par hasard et les deux héros que j'ai mis en scène sont frères, comme ces Titans de la Fable qui entassaient les rochers et les montagnes pour donner l'assaut à la demeure des Dieux. Hugo a passé vingt années dans l'exil ; il y a mené une vie nocturne et peuplée de fantômes, aussi intense que sa vie quotidienne, et la mort, frappant autour de lui, a emporté, sans toucher au vieillard, de jeunes victimes. L'évocation de Wagner, au contraire, montre comment meurt un immortel. Elle met en scène, dans le décor funèbre et triomphal de Venise, les trois derniers mois de son existence. L'oeuvre de Wagner est complète, et, après la gigantesque {Tétralogie, Parsifal} apparaît comme une méditation du soir, apaisée, dans la lumière d'apothéose du couchant.