Vingt-quatre heures dans une zone de guerre quelque part sur la planète. Installé depuis quelques jours à la lisière d'un campement proche d'une clinique improvisée par un médecin ne disposant d'aucun matériel, Dinesh est approché par un homme qui lui propose sa fille en mariage. L'homme vieillissant cherche à assurer l'avenir et la protection de son dernier enfant, car une femme mariée a plus de chances de s'en sortir en cas de rafle des forces gouvernementales ou des rebelles.
En quelques heures, Dinesh se trouve uni à cette jeune fille inconnue dont il a désormais la charge. Un bref mariage raconte alors la première soirée et la première nuit de deux jeunes âmes brisées par des mois de conflits, d'horreur et de deuil. Ou comment, par la simple présence de Ganga, Dinesh retrouve des réflexes humains (parler, se laver, ressentir, pleurer) après des mois d'errance solitaire et de refoulement. Et comment Ganga s'éveille à son corps et à son désir. Malheureusement, la brutalité reste sourde à l'amour naissant, et cet inespéré retour à la vie sera de courte durée.
Dans une atmosphère tendue par l'omniprésence du danger et de la mort, Anuk Arudpragasam raconte, avec beaucoup d'humanité et de philosophie, les traumatismes de la guerre, tout en décrivant l'éclosion d'un couple. Car si la guerre intensifie et déforme chaque besoin, chaque attitude, il s'agit aussi tout simplement d'un garçon face à une fille pour la première fois.