La domination masculine Pierre Bourdieu
Lu par Pierre Tissot
La domination masculine est tellement ancrée dans nos inconscients que nous ne l'apercevons plus, tellement accordée à nos attentes que nous avons du mal à la remettre en question. La découverte des permanences oblige à renverser la manière habituelle de poser le problème : quels sont les mécanismes et les institutions qui accomplissent le travail de reproduction. Est-ce la famille, l'église, l'école ou bien l'état ? Est-il possible de les neutraliser pour libérer les forces de changement qu'ils parviennent à entraver ?
Bourdieu parvient dans cet ouvrage à nous montrer en quoi le genre est un principe de classement qui organise, non seulement le sexe, mais toutes nos représentations du monde. Aussi, malgré les nombreux combats féministes, la domination masculine perdure tant que perdurent l’incorporation des oppositions entre masculins et féminins et leur mise en pratique via les habitus. Alors quels changements possible ? Pour Bourdieu, il faut également faire un effort pour libérer les hommes de ces mêmes structures qui font qu’ils contribuent à l’imposer.
Pierre Bourdieu (1930-2002), a intégré l’Ecole Normale Supérieure en 1951, avant d’être reçu, en 1954, à l’agrégation de philosophie. En Algérie, de 1958 à 1960, il réalise ses premières enquêtes ethnologiques et décide de se tourner vers la sociologie. Lors de son retour en France, il devient l’assistant de Raymon Aron en 1960, puis directeur d’étude à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales en 1964. En 1981, il devient professeur titulaire de la chaire de sociologie du Collège de France. Pierre Bourdieu s’inscrit dans le courant critique de la sociologie.