» Article de 27.11.2019 » page 6

Kyoko Nakajima - La maison au toit rouge


La vieille Taki rédige pour son neveu les souvenirs de ses années de service, avant guerre, dans la petite maison de style occidental de M Hirai, sous-directeur d'une entreprise de jouets florissante, à Tokyo. Taki se souvient avec ferveur de son quotidien dans le foyer de sa patronne Tokiko, de l'intimité qui se noue entre elles, pendant ce qui fut, pour Taki, un long moment de bonheur. Elle évoque l'amour platonique entre les époux Hirai puis les sentiments de Tokiko pour un jeune dessinateur de la fabrique de jouets, Itakura. L'atmosphère se tend, le commerce périclite tandis que les préparatifs de la guerre envahissent peu à peu le quotidien. Les amants auront-ils le temps de s'aimer ? Après la mort de Taki, son neveu découvre le cahier de sa tante et des dessins d'une maison au toit rouge qui ont fait le succès d'un artiste connu après la guerre, un certain Itakura. Taki n'a pas tout dit et l'on sent dans son récit la douleur qu'elle porte encore.

Kyoko Nakajima nous immerge dans une époque où s'épanouit une culture très vivante, mi-occidentale mi-japonaise, interrompue brutalement par la montée en puissance de l'armée puis par la guerre. La pudeur de l'écriture des sentiments, l'élégance de ce récit tout en finesse, très fortement attaché à la vie quotidienne et marqué par la nostalgie, un épilogue inattendu, en font un roman très émouvant.



Alice Zeniter - Juste avant l'oubli

Franck a rencontré Emilie il y a huit ans. Il est convaincu qu'elle est la femme de sa vie. Mais la jeune femme, thésarde, connaît une passion sans bornes pour l'écrivain policier Galwin Donnell, mystérieusement disparu en 1985. Elle se rend sur une petite île pour organiser un colloque qui lui est consacré. Franck compte l'y rejoindre et la demander en mariage. Mais rien ne se passe comme prévu.



Paul Beatty - Moi contre les Etats-Unis d'Amérique

Attention, humour très noir en vue. Pas caramel, chocolat ou bouse séchée, non : vraiment noir, par un Noir sur les Noirs américains.

Le Moi du titre français, c'est le nom du protagoniste et narrateur. Dans le prologue qui ouvre le roman, il assiste à l'ouverture de son procès : Moi contre les Etats-Unis d'Amérique.

Moi commence par raconter son éducation tout à fait particulière. Jamais il n'a mis les pieds à l'école puisque son père, « estimé psychologue afroaméricain » , a pourvu à son éducation. Assez radicale l'éducation puisqu'elle peut passer par l'électrocution et le lynchage. Le père est déjà donc un phénomène à lui tout seul, qui raconté par la verve de son fils assurerait la retraite voire même l'éternité au premier psy venu.



Naguib Mahfouz - Karnak Café


Vers le milieu des années 1960, dans le café cairote Al-Karnak que gère une ancienne danseuse, le narrateur fait la connaissance de trois étudiants : Hilmi, Isma'il et Zaynab. Le premier est l'amant de la gérante, et les deux autres, amis d'enfance, s'aiment tendrement. Tous les trois se considèrent comme des enfants de la révolution de 1952 et défendent ardemment ses principes et ses réalisations. Mais un jour ils sont arrêtés par la police politique qui les suspecte d'appartenir au mouvement des Frères musulmans.

Ecrit en 1970 et publié en 1974, ce roman a eu un retentissement considérable, et le film qui en a été tiré, avec à l'affiche les plus grandes vedettes du cinéma égyptien, a longtemps été censuré à la télévision. Mahfouz, talentueux conteur, y fait du petit café le microcosme d'une Egypte en train de perdre ses repères.



Naguib Mahfouz - Dérives sur le Nil

Au bord du Nil, au Caire, quelques péniches sont amarrées. Dans celle-ci vit Anis, un fonctionnaire, et son serviteur. Et surtout, viennent là, presque chaque soir, une nouvelle famille, celle recomposée grâce aux amis, ceux avec qui on fume la chicha, ceux avec qui on refait le monde. Ils sont six ou sept à se retrouver là, depuis longtemps, pour ce rituel immuable que rien ne peut perturber. Mais voilà, l'un d'eux amène avec lui Samara, une jeune femme journaliste. Même si elle apprécie de se retrouver là avec eux, elle ne comprend pas leurs habitudes et leur manque de sobriété, et va les pousser dans leurs retranchements. Eux qui sont prêts à refaire le monde, que sont-ils capables de faire de leur propre monde, celui dans lequel ils se complaisent soir après soir, dans cette facilité de gens qui parlent et critiquent, mais qui au final n'agissent pas.

On retrouve dans ce roman de Mahfouz toute la magie, la lenteur, la richesse de l'orient. le plaisir de partager, les discussions sans fin sur les sujets de la vie, politique, sentiments, l'amitié forte entre les personnages, jusqu'au point de non-retour. On se sent bercé au rythme lent du Nil qui clapote sous le plancher de la péniche, on voit les bateaux, amarrés là sans bouger, on respire les odeurs du narguilé et les vapeurs embrumées de ces compagnons de bavardages perpétuels. La dérive tient plus dans les mots, les rêves, les paroles, sur ce bateau ancré au bord des rives magiques du Nil, dans ces journées, ces soirées ponctuées par l'appel du muezzin.


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