« Un jour, je me suis remarié. Le lendemain, mon père quittait son domicile. Entre les deux événements, personne dans la famille n'a fait le lien. Et pourtant, mon frère est psychiatre. J'avais ma petite idée mais j'ai préféré la garder pour moi. Mon père, je le connaissais mieux que personne. Pour une raison toute simple : nous avions divorcé ensemble. Lui de ma mère, moi de ma première femme. Lui le lundi, moi le mercredi, de la même fin juin 1975. Et rien ne rapproche plus qu'un divorce en commun. Alors je savais que les coups de tête n'étaient pas son genre. Il suivait des plans, toujours généreux dans leur objectif, mais le plus souvent déraisonnables. Cet été-là, nous avons commencé à parler d'amour, mon père et moi. Nous n'avons plus cessé. » Erik Orsenna. Un père et son fils se rapprochent à l'occasion de leur divorce respectif et se demandent ensemble d'où vient la malédiction familiale qui condamne toutes leurs relations amoureuses à se solder par un échec. Ce questionnement les amène à évoquer la vie de leur aïeul, parti tenter sa chance à Cuba, et qui mena une existence extrêmement romanesque.