« Personne ne sait comment le désert est entré dans la ville. » Ainsi commence « Luoes », la première des huit nouvelles de ce recueil ; « Luoes », anagramme de Séoul. Une anagramme qui révèle l'étrangeté qui habite ce livre polyphonique.
L'une décide de refuser le vacarme du monde, l'autre urine « pour éteindre le feu qu'il y a au-dehors, en ville », l'un décide de fuguer, mais ne sait, à son retour, s'il n'a pas tout simplement rêvé, un autre vit dans une tour abandonnée et se nourrit des déchets de la ville.
Ici, chacun - à moins que cela ne soit la même personne, au-delà des apparences - semble vivre en exil, entre l'enfance et l'âge adulte, incapable de communiquer avec le monde et les êtres qui l'entourent, et s'en remet à une perception exacerbée des images, des sons, des odeurs pour tenter d'échapper à un devenir fantomatique.