Le paradis dont il est question est une clinique illégale pour mères porteuses gérée selon un système quasi militaire, qui tient autant du centre
de détenues, voire de la maison close.
Les femmes y sont désignées par des numéros, mais se donnent entre elles des surnoms de fruits, comme autrefois les courtisanes de
Shanghai.
Tout est vu par l'oeil innocent d'une jeune fille un peu simple d'esprit : cet univers calcéral punitif, les histoires de ces femmes marquées par la
violence masculine, et la solidarité des jeunes mères face aux gardes et à un directeur obèse tout à son business de prison dorée.
Sans animosité ni colère, ce roman féministe dénonce le pouvoir patriarcal - viols et sélection génétique - dans la Chine contemporaine. Avec
des moments de grande tendresse et d'émotion.
L'auteure, née en 1973 dans le Hunan est l'une de ces nouvelles romancières chinoises très en vue qu'un premier roman a soudain portée au
pinacle et qui contribuent à renouveler la littérature chinoise contemporaine. C'était en 2004 avec Filles du Nord, traduit en anglais et encensé
par la critique, qui traite de la condition féminine comme jamais personne ne l'avait fait auparavant. Elle est l'auteure de nombreuses nouvelles
et de six romans. Un Paradis est le premier à paraître en France.