«Le débat du pardon et de l'impardonnable n'aura jamais de fin. Insoluble est le cas de conscience qui en résulte : car si l impératif d'amour est inconditionnel et ne souffre aucune restriction, l'obligation d'annihiler la méchanceté n'est pas moins impérieuse que le devoir d amour ; l'amour des hommes est entre toutes les valeurs la plus sacrée, mais l'indifférence aux crimes contre l'humanité, mais l'indifférence aux attentats contre l'essence même et contre l'hominité de l'homme est entre toutes les fautes la plus sacrilège.» Lorsque Vladimir Jankélévitch publie ce livre en 1967, alors que le débat sur l'imprescriptibilité des crimes nazis agite l'opinion, il soulève cette question brûlante : qu'est-ce que le pardon? Cherchant à saisir le coeur de cette notion mal comprise, se heurtant au terrible paradoxe d'un pardon infini, sublime, et pourtant impossible, Le Pardon occupe une place centrale dans la réflexion morale d'un philosophe hanté par les problèmes de son temps.