Les Trois Reich, constitutifs de l'histoire allemande, passés au crible de la synthèse.
Les origines du Reich, concept typiquement allemand, se rattachent à la fois à la tradition romaine de l'imperium romanum et à l'héritage carolingien. La synthèse de cette double origine, menée à bien par la papauté avec le sacre impérial du roi de Germanie Otton le Grand en 962, est réalisée sous la forme du Saint Empire romain germanique qui perdurera jusqu'en 1806. En 1871, le roi de Prusse, Guillaume Ier, chef de la Maison de Hohenzollern, et son chancelier Bismarck rétablissent un Deutsches Reich, qui n'est ni saint ni romain, mais seulement germanique. Il disparaît dans la tourmente de l'année 1918. Sous le Troisième Reich, réinventé par Hitler, l'appellation officielle de Deutsches Reich est remplacée en 1939 par celle de Großdeutsches Reich, le grand Reich allemand, pour tenir compte du rattachement à l'Allemagne de l'Autriche et de la Bohême-Moravie.
Tout en donnant les grands traits événementiels des trois Reich, l'ouvrage analyse le concept comme une constante de l'histoire allemande. Quels en sont les fondements, les permanences et les variantes ? Quelle en fut l'évolution territoriale ? Pourquoi, après 1945, cette notion a-t-elle disparu du vocabulaire politique allemand ? Par cette approche originale, Henry Bogdan explique une réalité historique aussi passionnante que multiforme.