Un dimanche matin à Glasgow, Sammy, un ancien détenu pour vol à l'étalage, se réveille dans une ruelle, chaussé de souliers qui ne lui
appartiennent pas, et tente de se rappeler ses deux dernières journées de beuverie. Sauvagement battu par la police, il se retrouve à nouveau
en prison et, petit à petit, se découvre complètement aveugle. Les choses empirent encore : sa petite amie disparaît, la police l'interroge pour un
crime mystérieux, il erre dans les rues pluvieuses de Glasgow, en tentant vainement de donner un sens au cauchemar qu'est devenue sa vie. Le
médecin qu'il finit par consulter refuse d'admettre qu'il est aveugle et sa tentative d'obtenir des indemnités d'invalidité l'amène à se confronter à
la bureaucratie kafkaïenne de l'Etat providence. Le livre est un long flux de conscience où Sammy essaye d'accepter sa cécité, de trouver un
secours médical, de comprendre où a disparu sa petite amie et d'échapper à la police qui le croit lié à un type qu'ils soupçonnent de terrorisme
politique. Le protagoniste navigue avec un curieux détachement entre ingénuité et acceptation, avec une combinaison de courage et de
méfiance qui sonne vrai, de même que certains dialogues entre mettant en scène les diverses autorités, les flics et plus tard son fils adolescent,
modèles de rudesse, de tension et d'humour. Ce récit fait d'une prose torrentielle qui ne faiblit jamais, dans le langage non censuré du
prolétariat écossais, est une parabole politique subtile et noire sur la lutte et la survie, riche d'ironie et d'humour noir.