La plus célèbre et la plus méconnue des trois sœurs de Napoléon.
La mémoire populaire retient de Pauline Bonaparte la nudité de son corps parfait, sculpté par Canova, et ses amours que l'on se plaît à croire
innombrables. Le présent ouvrage explore l'existence de Pauline au-delà des approximations ou des fantaisies, tout en déroulant l'épopée
impériale à travers ses yeux. À l'inverse de ses sœurs, celle qui fut la plus proche et la plus aimée de Napoléon n'a jamais régné. Sa beauté
renversante, reconnue tant par ses ennemis que par ses admirateurs, ne lui a pas offert le bonheur.
Son premier mariage avec le général Leclerc aurait pu être heureux. Mais à Saint-Domingue où ils sont envoyés pour pacifier la colonie, Leclerc
meurt de la fièvre jaune. Son second mariage avec le prince Borghèse ne lui apporte aucune consolation. À Rome, puis à Florence, le peu
d'entente qui existait entre les époux est brisé par la mort du petit Dermide Leclerc, l'unique enfant de Pauline. Voulant être partout et ne se
plaisant nulle part, souffrant de mille maux, Pauline, séparée de son mari, parcourt alors l'Empire français, la plupart du temps couchée,
multipliant les cures de toute sorte sans jamais s'en trouver mieux, recherchant en vain l'amour parfait à travers plusieurs amants. Quand
l'Empire s'effondre, elle est la seule de la fratrie à partager l'exil de son frère à l'île d'Elbe. Après Waterloo, elle redevient romaine, donne
quelques fêtes, mais la mort de l'Empereur achève de ruiner sa santé. Réconciliée dans les derniers jours avec le prince Borghèse, elle meurt à
Florence dans le palais qu'il avait mis à sa disposition. On ne saurait imaginer les fastes de l'Empire sans cette princesse sublime, romantique
avant l'heure, qui cachait sous ses caprices un mal de vivre inguérissable.