Qui se souvient encore des Brown, « le groupe américain préféré des Beatles » ? Dans les années 50, Maxine, Bonnie et Jim Ed Brown étaient pourtant aussi connus qu'Elvis Presley, qui trouva en eux des compagnons de route et une indéniable source d'inspiration.
Nashville Chrome retrace le parcours, romancé, de ce trio atypique : leur enfance à Poplar Creek, dans le sud de l'Arkansas, à proximité de la scierie paternelle dont émanaient les fumées qui ont donné à leurs voix cet éclat soyeux et rauque ; les tournées aux côtés de ceux qui deviendront des grands noms de la musique rock country. Jusqu'au milieu des années 60, le groupe occupe le devant de la scène. Leur étoile pâlit peu à peu et ils se séparent au début des années 70.
À l'image de leurs voix envoûtantes, Rick Bass construit un livre au ton délicat et juste. Au-delà du succès et du déclin de l'harmonie bien tempérée des Brown, se joue quelque chose de plus profond qui rappelle ses grands écrits sur la nature : leurs voix renvoient à l'authenticité d'une ère où les médias et les images ne sont pas encore rois.