La cavalerie, d'essence chevaleresque, est l'arme à la fois la plus prestigieuse et la plus propice au déploiement des mythologies guerrières : que l'on songe aux chevaliers de François Ier à Marignan, au panache blanc d'Henri IV à Ivry ou à la charge des dix mille cavaliers de Murat à Eylau. Sa geste occupe ainsi une place considérable dans l'histoire, une place à la hauteur des malentendus qu'elle suscite et qui oscille entre une surévaluation manifeste de son action et une tendance à minorer sa capacité à peser dans les combats.
Démêlant l'écheveau des représentations et des imaginations, Frédéric Chauviré raconte la longue évolution du couple homme/cheval dans la guerre. Il nous entraîne au coeur de la mêlée en expliquant ce moment paroxystique des batailles qu'est la charge et donne à comprendre le rôle effectivement joué par la cavalerie, de l'Antiquité à la Première Guerre mondiale. A travers le récit vivant des plus grandes charges, il remet en cause l'image d'une arme archaïque, que l'évolution de l'art militaire – et notamment l'introduction du feu – aurait reléguée dans une position secondaire. Un livre fondateur et passionnant.