En vingt ans, la corruption a connu en France un développement vertigineux. Au point qu'elle menace aujourd'hui de mettre à bas l'édifice de
l'Etat et la société tout entière. Mais s'il est vrai qu'elle est le fruit naturel de l'institution du marché, comment en venir à bout ?
En prenant d'abord la mesure exacte du phénomène. Et qui, mieux que celui qui ouvrit sa carrière de grand-reporter en apportant des éléments
décisifs sur l' " Affaire Carignon ", il y a précisément vingt ans, pouvait s'en charger ? En comprenant ensuite que si nous devons contraindre
nos gouvernants à mobiliser tous les moyens politiques et judiciaires propres à lutter contre cette pathologie de la démocratie, il nous faut
également prendre conscience que le mal traverse - au-delà des hautes sphères dirigeantes - chacun d'entre nous : la République gangrénée ne
se meurt-elle pas aussi et surtout des conflits d'intérêt de tous les jours et des petits arrangements de chacun avec la morale civique ?
Depuis que des hommes achètent les actes et la conscience d'autres hommes, philosophes, écrivains, hommes de sagesses et de religions ont
accumulé un trésor de réflexions et d'expériences propres à nous enseigner l' esprit de résistance à la corruption. En voici les plus beaux
joyaux, en forme d'invitation à l'action.
Car nous sommes tous responsables de notre bien commun, la République.
Antoine Peillon est grand-reporter à La Croix. Il est l'auteur de Ces 600 milliards qui manquent à la France (Seuil, 2012).