Cette histoire chronologique des intellectuels est moins une histoire des personnes, des idées et des œuvres – mais c'est aussi tout cela – le
récit de leurs affrontements, de leurs amitiés ou des leurs haines. C'est un livre d'action décrivant les empoignades non pas de vieux sages
rassis, embaumés par nos manuels, mais de jeunes gens fougueux qui se traient de " Tartuffe moisi " et font le coup de poing.
A travers les années Barrès, les années Gide, les années Sartre, on renoue avec la réalité – et la symbolique- des événements, on redécouvre la
chair de ces hommes – grands acteurs ou personnages secondaires – qui ont tenté, par leurs idées, d'agir sur le siècle. Perdant leur couleur
sépia, ils se rencontrent, déjeuner ensemble, se fâchent ; ils sont grippés, amoureux, vachards. Ils créent des revues, les sabordent,
s'engueulent. Lucides ou partisans, qu'ils influent ou non sur les événements, à tort ou à raison, ils s'engagent, quitte à se renier ou à être
désavoués.
Au-delà de leur vivante figure, défile l'histoire du siècle depuis l'affaire Dreyfus, qui vit l'émergence du terme d'intellectuel, à la mort de Sartre et
d'Aron qui a paru sonner le glas pour les intellectuels. Encore que Michel Winock en doute...