Elle, Li Jiaqi, et lui, Cheng Gong, la petite trentaine un peu cabossée, se retrouvent après des années sans nouvelles. Ces deux-là étaient
pourtant inséparables, quand ils jouaient comme des enfants à chasser les mystères du côté de la Tour des morts, sur le campus de la Faculté
de médecine. Elle est la fille d'un poète professeur de littérature et d'une paysanne anesthésiée par la vie urbaine, le fruit d'un slogan, comme
elle dit – « les instruits à la campagne ». Il est le fils d'une femme évanescente et d'un raté peu sympathique, élevé par une grand-mère
tyrannique qui régentait tout le quartier. Li Jiaqi rentre de Pékin où elle était rédactrice de mode, Cheng Gong habite encore avec sa tante dans
l'appartement de son enfance. Leurs grands-pères étaient collègues, tous deux éminents professeurs de médecine, et c'est avec eux que tout a
commencé, aux heures les plus sombres de la Révolution culturelle.
Dans un huis clos peuplé de souvenirs, de non-dits et de rêves d'enfance, Li Jiaqi et Cheng Gong se racontent leurs vies parallèles et avancent
une à une les pièces manquantes de leurs histoires familiales.
Avec Le Clou, Zhang Yueran explore comme en apnée la vie de ces générations heurtées, et elle en fait un roman unique, ultrasensible,
saisissant – et très contemporain.