Une histoire de chansons, de littérature et surtout d'amour
" Je m'appelle Marie-Paule Belle. Je suis chanteuse. L'un de mes plus grands succès a été " La Parisienne ". Une chanson écrite par Michel Grisolia et Françoise Mallet-Joris.
Françoise Mallet-Joris, poète, penseuse, philosophe, romancière était un formidable écrivain. Elle était aussi – et elle était surtout – mon amie.
Dans les années 70, nous formions un couple de femmes, sans souci, sans honte, sans pudeur.
Nous étions ensemble naturellement, sans rechercher le scandale que nous créions pourtant dans une société figée qui ne reconnaissait pas que deux femmes puissent s'aimer ouvertement et sans réserve. Nous nous sommes tant aimées d'ailleurs.
C'est après la disparition de Françoise, en 2016, que je me suis aperçue de la grandeur et de la profondeur de son amour.
Elle m'avait écrit des lettres. En les lisant une première fois, je n'avais reconnu que la manifestation de cet amour. En les relisant, longtemps après son décès, j'y ai vu l'amour absolu que Françoise me portait, s'oubliant pour me sublimer, me propulser vers des niveaux qu'elle seule jugeait acceptables pour moi.
" On n'a rien donné, tant qu'on n'a pas tout donné " – écrit quelque part Sainte Thérèse De Lisieux. Françoise Mallet-Joris m'a tout donné avec une générosité sans mesure. Et je ne me suis aperçue de rien, prenant pour gentillesse et dévouement ce qui n'était qu'oubli de soi et pur amour.
Aujourd'hui qu'elle n'est plus, j'ai un peu honte d'un tel aveuglement.
C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité écrire ce livre. Pour rendre à Françoise Mallet-Joris un peu de ce qu'elle m'avait donné, pour dire publiquement combien son intelligence irradiante, sa personnalité modeste et attachante, avaient contribué à établir, enfin, ce que je suis devenue. "