«Le désespoir est-il un avantage ou un défaut ? L'un et l'autre en dialectique pure. À n'en retenir que l'idée abstraite, sans penser de cas déterminé, on devrait le tenir pour un avantage énorme. Être passible de ce mal nous place au-dessus de la bête, progrès qui nous distingue bien autrement que la marche verticale, signe de notre verticalité infinie ou du sublime de notre spiritualité. La supériorité de l'homme sur l'animal, c'est donc d'en être passible, celle du chrétien sur l'homme naturel, c'est d'en être conscient comme sa béatitude est d'en être guéri. Ainsi, c'est un avantage infini de pouvoir désespérer, et cependant le désespoir n'est pas seulement la pire des misères, mais notre perdition.»